Le Docteur Xavier LE COUTOUR Professeur de santé
publique à l'université de Caen, conseiller municipal PRG (parti radical de
gauche) avait invité le Docteur Pierre
DELASSUS responsable de l'unité des soins palliatifs au CHU de Caen pour
nous donner des éléments de compréhension de la nouvelle loi Léonetti.
Une conférence tenue à la
maison de quartier de Vaucelles de 18 à 20h devant une soixantaine de
participants attentifs dont plusieurs adhérents de l'ADMD dont votre délégué.
L'exposé du Dr DELASSUS a été
très intéressant et très clair : En gros, RIEN NE CHANGERA fondamentalement !
- Les directives anticipées de consultatives deviendront contraignantes mais (ce mais est important), le médecin peut s'en délier à
condition de prendre l'avis d'un autre médecin.
- Pas question de répondre à
une demande d'euthanasie (la bonne mort en grec), seule une sédation
terminale (mourir de faim et de soif sous morphine) pourra être
autorisée à une phase avancée de la maladie !
Nous avons pu mesurer non pas le fossé
mais plutôt l'océan qui sépare les convictions (on pourrait dire les philosophies
ou même les "religions") des militants pour l'aide active à mourir et
celle des inconditionnels des soins palliatifs !
Pour les médecins des soins palliatifs, pas question de faire mourir mais
laisser mourir par sédation profonde.
Leur conviction profonde est
renforcée par leurs croyances personnelles (religieuses ou philosophiques) et
surtout le SERMENT
D'HIPPOCRATE : Je ne provoquerai jamais la mort délibérément !
* Le serment d'Hippocrate est un serment traditionnellement
prêté par les médecins en Occident avant de commencer à exercer. Le texte
original de ce serment, probablement rédigé au IVe siècle av.JC a
considérablement évolué au cours des temps (pour l'AVORTEMENT par exemple) pour
devenir un code de déontologie médicale.
Une discussion s'est ensuite
engagée entre le Docteur DELASSUS et la salle.
Pour notre part nous avons
cité Guy Bedos " Mon chien a le
droit de mourir dans la dignité mais pas moi !", souligné que l'ADMD demande simplement le
respect des volontés écrites du malade incurable par le médecin et
que si ce médecin refusait par conviction personnelle (croyance, religion etc.)
il pouvait très bien se faire remplacer par un autre comme pour l'IVG tout
comme un maire hostile au mariage homosexuel peut se faire remplacer par un
adjoint !
Enfin nous avons dit que
notre souhait était simplement d'obtenir une
loi similaire à celle qui existe en Belgique (depuis 2002) en Hollande et
au Luxembourg. Une loi à laquelle moins de 2% des malades incurables font
appel et SANS DERIVES inventées par ses détracteurs (comme le mouvement de Madame
Boutin), une loi qui a tout changé dans ces pays et que beaucoup de nos
compatriotes envient !
Il faudra du temps pour faire
changer les mentalités, on a sacralisé la vie en oubliant sa finalité inévitable
qui est la MORT (ce que nos très anciens savaient !) tout en s'habituant
tous les jours à voir des milliers de morts à la télévision par guerres,
cataclysmes, accidents, un PARADOXE de plus !
Le combat continue, NOTRE MORT NOUS APPARTIENT,
c'est notre ultime liberté.
Nous remercions les docteurs
LE COUTOUR et DELASSUS pour leur réunion enrichissante.